Home Questions/Réponses Rav Brand Un médecin a-t-il le droit de vouloir devenir riche ?

Un médecin a-t-il le droit de vouloir devenir riche ?

Par Rav Yéhiel Brand

Question:

Bonjour,

J’aurais aimé savoir ce que dit le judaïsme concernant la pratique médicale.

Actuellement étudiant, je me pose quelques questions afin d’améliorer ma conduite.

Un médecin a-t-il le droit de vouloir devenir riche ?

Peut-il considérer son affaire comme une simple entreprise ?

Cordialement

Réponse:

Chalom,
Chaque personne a le droit de vouloir devenir riche, et le médecin n’est pas différent.

Peut-il considérer son affaire comme une simple entreprise ?

Ce n’est pas forcément le choix du métier qui rendra riche ou pauvre :

« Rabbi Meïr dit : Que l’homme apprend à son fils un métier facile et propre (de vol et autres péchés), et qu’il prie Celui à qui la richesse et les biens appartiennent ; car il n’y a de métier qui assure la richesse et la pauvreté, car ni la pauvreté ni la richesse dépend du métier, mais tout dépend de son mérite » (Michna, fin Kidouchin).

En ce qui concerne le salaire du médecin : soigner son prochain est une Mitsva, un devoir religieux. La Torah oblige à rendre un objet perdu à son prochain ; de ce devoir découle également l’obligation de soigner la santé perdue de son prochain (Sanhedrin 73a). Le paiement pour le service de cette Mitsva (rendre la santé) dépend de la même législation en vigueur que pour les autres Mitsvot (Yoré Déa 336, 2).

En principe, il est interdit de se faire payer pour une Mitsva ; ainsi, il faut juger gratuitement, témoigner gratuitement, jeter l’eau de la vache rousse gratuitement etc., (Michna, Békhorot 29) ; il faut aussi enseigner la Torah gratuitement (Békhorot 29a, Nédarim 37).
Ce principe ne s’applique que pour une Mitsva faite de façon hasardeuse, et dont la personne ne perd pas un salaire pour le temps investi pour celle-ci, c’est-à-dire qu’il n’a pas délaissé un travail rémunéré. Mais, dans le cas où il perd un salaire, il a le droit de se faire dédommager à la hauteur du prix qu’il aurait gagné (Békhorot 29, Baba Métsia 30b).

Ainsi, si on délaisse la pratique d’un métier quelconque pour s’occuper d’un métier de Mitsva, et qui devient alors son gagne-pain, comme par exemple un enseignant de Torah professionnel, un Dayan professionnel ou tout autre métier de Mitsva, comme le médecin etc., il est permis de se faire rémunérer (Kétouvot 105a, voir Tossafot « Gozré », ainsi que Tossafot Békhorot 29a « Mah »).

Le salaire de ce service ne doit pas être exagéré (Bartenourah, Békhorot 4, 6).
Ainsi, le salaire du médecin qui soigne son prochain ne doit pas être exagéré.

Kol Touv.

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