Question:
Bonsoir,
Je voulais vous demander si on avait le droit de faire des paris comme Parions Sport qui ne concernent que la Française des jeux et non comme le PMU puisque que c’est interdit de parier sur des animaux, à savoir que la Française des jeux ne paye pas les équipes qui jouent.
Merci pour votre réponses au plus vite.
Réponse:
Bonjour,
En ce qui concerne les problèmes des paris, il n’y a pas de différence si le pari est fait sur des animaux ou sur d’autres choses, ni si les équipes sont payées ou pas.
Il est plutôt rare que Rabbénou Hakadoch cite dans les Michnayot une même Halakha deux fois, mais en ce qui concerne la disqualification des joueurs pour produire quelconque témoignage devant un tribunal, Rabbénou Hakadoch l’apporte deux fois (Sanhédrin 24, Roch Hachana 22).
D’après un avis, l’interdiction du jeu vient du fait que l’argent gagné est une sorte de vol. Il est permis d’encaisser une dette, un payement d’un achat, un salaire, du fait qu’on ait donné une contrepartie ; un prêt contre son remboursement, une marchandise contre son paiement, un service rendu contre un salaire, un cadeau contre une dette « psychologique » ou autre raison. Par contre, réclamer à l’autre l’argent d’un pari perdu, n’est contre rien, si ce n’est contre une « illusion ». C’est une Asmakhta, une promesse exagérée et non contractuelle, qui ne l’engage pas, et celui qui oblige l’autre à la payer, le vole.
Ceci est dit si l’un et l’autre ne se sont qu’engagés en cas de perte. Par contre, si chacun, au moment du pari, a donné à l’autre l’argent parié, les avis sont divisés. Ceci est dit quand le jeu n’est pas son gagne-pain, mais celui qui pratique les jeux comme gagne-pain est disqualifié de témoigner d’après tout le monde (‘Hochén Michpat 207, 13 ; 370, 2-3).
L’interdiction de jouer et de gagner (si ce n’est pas son gagne-pain) n’est que si on prend l’argent au perdant, mais dans le cas où tout le monde joue contre une caisse, comme par exemple la Française des jeux ou autre du genre, qui elle, ne perd pas car elle retient une partie des gains, l’interdiction de vol ne concerne probablement que le (ou les) propriétaire de la caisse. Le particulier qui a gagné ne vole personne, car la caisse, elle, n’est pas perdante, et l’individu qui a perdu n’a perdu que contre la caisse.
Ceci est vrai concernant l’interdiction de gagner et ainsi de voler.
Cependant, le jeu peut comporter un autre problème, à ne pas négliger, celui de perdre de l’argent. La Torah engage en effet l’homme de faire attention à ne pas perdre son argent (Baba Metsia 31a). Celui qui joue des sommes d’argent, et à plus forte raison celui pour qui le jeu devient un vice, s’éloigne fortement du chemin de la Torah. Les conséquences sont souvent l’endettement – celui qui ne rembourse pas ses dettes est appelé Racha’ (Avot 2,9) -, le divorce, l’alcoolisme et encore bien d’autres drames.
La permission de jouer à la Française des jeux et autres du genre ne serait donc uniquement avec une petite somme, et à condition de bien se connaitre pour ne pas tomber dans le vice, et aussi à condition qu’on ne fasse pas du jeu son gagne-pain.
Kol Touv.