Home Questions/Réponses Rav Brand L’impact des écrits bibliques sur l’Europe en particulier

L’impact des écrits bibliques sur l’Europe en particulier

Par Rav Yéhiel Brand

Question:

Bonjour,

Ma question a attrait à l’Histoire d’Israël et à l’impact des écrits bibliques sur l’Europe en particulier.

Cette question dénotera certainement mon manque de culture et connaissance; néanmoins, je dois avouer ne jamais avoir eu l’occasion de lire quoi que ce soit à ce sujet.

Un certain nombre d’idées préconçues truffent les écrits bibliques; idées qui s’avèrent plus symboliques que réelles, telles que la conception du monde en 6 jours ou encore l’âge de l’Humanité, du monde et de l’Univers et aussi de la place centrale de la Terre dans l’Univers.

Nombres de ces concepts symboliques ont été pris au pied de la lettre pendant des siècles, source d’obscurantisme ralentissant énormément les progressions des sciences, et aujourd’hui encore, sont source d’inspiration pour les créationnistes, aux Etats-Unis par exemple.

Quelle était l’avancée des sciences en Israël au moment où les écrits bibliques se développaient et se popularisaient ?

J’ai du mal à imaginer que les progrès scientifiques de la Grèce antique, de l’Egypte et de la Mésopotamie ne soient jamais parvenus jusqu’en Palestine.

Merci d’avance pour toute information.

Réponse:

Bonjour,

Vous écrivez : « Ma question a trait à l’Histoire d’Israël et à l’impact des écrits bibliques sur l’Europe en particulier ».

Je vous conseille de lire (ne déplaise à Voltaire) le livre du grand rabbin Kaplan : “Témoignage sur Israël”, Regain, 1949.

Vous écrivez : « Un certain nombre d’idées préconçues truffent les écrits bibliques ».

A votre place, je me serais exprimé avec plus de prudence, car il se pourrait que les idées préconçues se trouvent chez moi…

Vous écrivez : « idées qui s’avèrent plus symboliques que réelles, telles que la conception du monde en 6 jours, ou encore l’âge de l’Humanité, du monde et de l’Univers et aussi de la place centrale de la Terre dans l’Univers ».

…« la conception du monde en 6 jours », le monde scientifique n’a pas (encore) trouvé comment le monde fut créé, ou, en d’autres termes, comment le Big-Bang s’est déroulé. La notion de temps, ainsi, éventuellement, que de sa contraction, sont depuis Einstein a relativisé. (D’ailleurs, il me semble que l’on attribue à Einstein que le temps fut créé avec la matière, mais Maimonide dans son Guide, première partie, le précède.)

En ce qui concerne l’âge du monde, il ne faut pas oublier que les extrapolations sont basées sur l’axiome, que les lois de physique n’ont pas changé, or, cet axiome n’est pas prouvé. Je ne suis pas physicien (je n’y connais absolument rien), mais j’ai entendu dire que de grands physiciens disent que les six jours de la Bible et les suppositions scientifiques ne sont pas en contradiction avec la théorie de relativité d’Einstein.

…« l’âge de l’Humanité »

En ce qui concerne l’âge de l’humanité, il est, d’après moi, dommageable que sur des livres d’instruction français figurent des croquis de quelques hommes courbés, poilus, chimpanzés…, qui décriraient le développement des humains, et qu’il y soit écrit : « Livre de science ». Car en fait, la théorie de Darwin, adulé comme « scientifique », est depuis longtemps déclarée intenable mathématiquement, c’est-à-dire scientifiquement.  C’est une immense tragédie humaine, philosophique, scientifique, moralement insoutenable, d’infantiliser la société française avec ce conte-de-fée-pour-adulte.

C’est par fuite devant la responsabilité de proposer à la société française l’alternative « D.ieu » comme Créateur, par peur de « guerres de religion », peut-être aussi par peur que les athéistes « perdent leurs plumes » devant les religieux,  que les « Lumières » ont cherché à « tuer », qu’il existe une incapacité d’aborder le fait « D.ieu » sereinement.

Ainsi, on trompe tout simplement les enfants, les adolescents et les adultes avec ces sottises de darwinisme, ou néodarwinisme ou autres délires (voir aussi mon article : Du darwinisme aux mariages entre hommes sur www.beth-hamidrachdesarcelles.com, lisez aussi le livre : “Jeunesse, réjouis-toi”, du Rav Avigdor Miller).

Ceci dit, il se peut aussi que les six jours de la création ne sont pas à comprendre par six fois 24 heures chez nous. En fait, la Michna (‘Haguiga, 2, 1) et la Guémara sur cette Michna avertissent l’étudiant que le « Ma’assé Béréchit », le déroulement de la création du monde, ne peut être compris que par une lecture codée, indéchiffrable par les gens ordinaires.

Je m’étonne quand vous écrivez sur « … la place centrale de la Terre dans l’Univers » que ce serait une idée préconçue de la Bible. Je ne connais, personnellement, aucun passage biblique qui décrive la terre dans la centralité de l’univers, au sens géographique du terme. En ce qui concerne la « centralité de sens, du but de l’univers », on pourrait la remettre en question le jour où l’on trouverait une autre terre avec les mêmes merveilles que l’on trouve ici, sur cette terre…

Vous écrivez : « source d’obscurantisme ralentissant énormément les progressions des sciences ».

Je ne sais pas quelle notion a empêché la progression des sciences.

Mais je pense au contraire que l’idée biblique d’Un D.ieu Unique qui créa le ciel et la terre, que tout l’univers est l’œuvre d’Une Seule Force Créatrice, d’Un Seul Génie qui a tout conçu et tout réalisé, a été un catalyseur du progrès scientifique. Car en fait, les lois de la gravité, l’électricité et autres, sur la terre, sur la lune, sur saturne et dans le fin-fond des galaxies, sont partout pareilles. C’est la subodoration d’Un Créateur qui a permis d’oser en extrapoler ces choses, et ainsi la science a progressé.

Vous écrivez : « Quelle était l’avancée des sciences en Israël au moment où les écrits bibliques se développaient et se popularisaient ? ».

Je voudrais vous signaler un exemple. Il existe dans la Torah un principe de « sanctifier l’apparition de la nouvelle lune ». Pour calculer la rotation de la lune autour de la terre, nos Sages possédaient des livres de mathématiques, algèbre, astronomie, qui malheureusement furent perdus (voir Maimonide, Kidouch Ha’hodéch, chapitre 17, 24) quand les juifs partirent en exil.

Les sages des nations ont fortement apprécié cette science chez les juifs (voir Chabbath 75 a). Les sages du Talmud ont transmis que la lune tourne autour du soleil dans 29 jours, 12 heures, et 793/1080 d’heure ; la précision du calcul est encore aujourd’hui émerveillante.

(Dans les livres du Rav Zamir Cohen, vous trouverez maintes indications bibliques et talmudiques sur des trouvailles scientifiques, bien que je ne puisse garantir l’exactitude de tout ce qui se trouve dans ce livre.)

Vous écrivez : « J’ai du mal à imaginer que les progrès scientifiques de la Grèce antique, de l’Egypte et de la Mésopotamie ne soient jamais parvenus jusqu’en Palestine ».

Il se peut que cela se soit passé autrement ; que la sagesse, professée par le roi Chlomo, soit venue chez des nations (il me semble que Maimonide dit cela quelque part).

Enfin, le livre de Rois dit :

« D.ieu donna à Salomon de la sagesse, une très grande intelligence, et des connaissances multiples comme le sable qui est au bord de la mer. La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et toute la sagesse des Égyptiens. Il était plus sage qu’aucun homme, plus qu’Éthan, l’Ézrachite, plus qu’Héman, Calcol et Darda, les fils de Machol; et sa renommée était répandue parmi toutes les nations alentour. Il a prononcé trois mille sentences, et composé mille cinq cantiques. Il parlait aux arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu’à l’hysope qui sort de la muraille; il a aussi parlé aux animaux, aux oiseaux, aux reptiles et aux poissons. De tous les peuples venaient des gens pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse » (Rois, 1, 4, 30- 35). « Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par les richesses et par la sagesse » (Rois, 1, 10, 24). « Tout le monde cherchait à voir Salomon, pour entendre la sagesse que D.ieu avait mis dans son cœur ».

Mais ces livres furent perdus. En fait, pour les juifs, ce sont plutôt les Livres prophétiques qui seraient à conserver absolument ; ce sont eux qui furent sauvés à chaque fois que des catastrophes s’abattirent sur les juifs. Lisez le Contre Apion de Flavius, pour saisir le respect que les juifs vouent aux Livres des prophètes.

Cordialement.

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