Question :
Bonsoir,
Même si effectivement tous les hommes doivent lutter contre leurs mauvais penchants, au moment où D.ieu chasse Adam et son épouse du jardin d’Eden, Il n’inclue pas Adam dans cette relation de combat entre le serpent et la femme.
Est-ce que c’est parce que c’est Eve qui a désobéi la première ?
Merci pour votre attention.
Au revoir.
Réponse :
Bonjour,
La femme fauta pour ne pas avoir su dominer ses sentiments : “La femme vit que l’arbre était bon à manger et désiré à la vue, et passionné pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea” (Beréchit 3, 5).
La faute de l’homme fut d’avoir été “avec elle”. Adam pour sa part a dominé ses sentiments, mais il s’est mis au même niveau que sa femme et manqua sa responsabilité de leadership. Le serpent ne pouvait pas s’attaquer à Adam par la passion, car celui-ci les dominait ; il s’attaqua alors à sa femme. Une fois séduite, c’est elle qui séduit son mari, en lui faisant perdre sa position de chef. Le serpent, pour sa part, ne possédant pas les qualités pour pouvoir se comparer à Adam, ne pouvait pas jouer le rôle que joua la femme.
En ce qui concerne leur descendance, le serpent s’attaquera à la femme et à sa descendance par le talon : “Je mettrai l’inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui mordra le talon”. La femme a transmis sa faiblesse à sa descendance, qui peut dorénavant être séduit par les sentiments.
Certaines fautes par inadvertance, comme les immoralités, aliments interdits etc. seront expiées par un sacrifice de ‘Hatat. Un homme ou une femme ordinaire apporteront une chèvre ou une brebis, femelles. Par contre, le Cohen Gadol ou les 70 sages qui se seraient trompés dans une décision, expieront leur faute par un taureau, et le roi par un bouc, mals (Vayikra 4).
L’humain est composé des composants masculins et féminins, au niveau des hormones comme au niveau de la psyché. Les sentiments non contrôlés sont féminins ; la descendance de ‘Hava, le simple juif, faute parce qu’il sera attaqué par la passion ; il apportera un ‘Hatat femelle.
En ce qui concerne le Cohen Gadol, les sages et le roi, leur faute se situe au niveau de leur manque d’assumer leur obligation de leadership, qui est une notion masculine ; ils apporteront un ‘Hatat masculin, taureau ou bouc.
“Rav dit : si tous les eaux seraient de l’encre, tous les roseaux des plumes, tous les cieux des parchemins, et tous les hommes des scribes, ils ne pourraient pas décrire l’immensité de l’espace du pouvoir, comme dit Chlomo : comme le ciel dans ses hauteurs, la terre dans sa profondeur, ainsi n’est pas possible de sonder le cœur des rois (Michlé 25, 3)” (Chabbath 11a). Rachi : “On ne peut sonder la profondeur du cœur de celui qui détient le pouvoir ; il doit se concentrer à gérer les finances de plusieurs départements, de guerres et de lois, et le tout le même jour”.
Rav donne une leçon de ne pas se précipiter de critiquer le pouvoir, ni le Pouvoir absolu qui appartient à Hachem, et où les humains ne peuvent évidemment pas sonder Sa profondeur avec laquelle Il gère Son monde si sophistiqué. Ainsi en est-il aussi en ce qui concerne le pouvoir d’un roi de chair et de sang ; il doit aussi gérer des choses contradictoires. Le simple individu a une vision partielle, et veut critiquer le roi pour sa gérance soi-disant faillible. Or, le roi doit tenir compte de plusieurs paramètres que le simple ne connait pas.
C’est aussi pour cette raison que celui qui maudit un simple juif transgresse un péché, et celui qui maudit le roi, deux péchés. Une malédiction est précédée par une condamnation, or Hillel dit : “Ne condamne pas ton prochain tant que tu n’es pas à sa place” (Avot 2, 4). Il est difficile de se mettre à la place d’un simple, et à plus forte raison à la place d’un roi.
Au revoir.
