La Paracha de Vayakél
Dans la paracha de cette semaine, il est écrit (verset 3 – chapitre 36) : ” והם הביאו א-ליו עוד נדבה בבקר בבקר ” « Et eux (les Bné Israël) lui apportèrent (à Moshé) encore une contribution (pour la construction du Michkane) chaque matin ».
A propos de ce verset, le Yalkout Haguerchouni se demande pourquoi les Bné Israël se dépêchèrent d’apporter leur contribution pour le Michkane tôt le matin ?
Et le Rav d’expliquer : nous savons du Midrach Tanhouma (Térouma 88) que la Térouma que les Bné Israël apportèrent pour le Michkane leur servaient à expier la faute du veau d’or ; comme il est dit : Hachem annonça : « que l’or pour le Michkane vienne et apporte le pardon aux Bné Israël pour l’or qu’ils amenèrent pour la fabrication du veau d’or ». De plus, nous voyons que les Bné Israël se divisèrent en deux groupes lors de cette faute. Un groupe ayant participé activement à la faute (danse, sacrifice …..) qui périt par le glaive des membres de la tribu de Levi.
Un deuxième groupe qui ne protesta pas au moment du péché, annulant ainsi le commandement positif de : « הוכיח תוכיח את עמיתך » (faire des remontrances à son prochain lorsque ce dernier faute). Hachem décida alors de détruire également ce groupe de Bné Israël en vertu du principe : qui ne dit mot consent. Seul, la prière de Moshé eut l’effet d’annuler ce décret de mort qui planait sur eux.
Hors, il est expliqué dans le traité Ména’hot (daf 4.) Que pour avoir annulé un commandement positif (tels que faire des remontrances à autrui), Hachem ne puni cette personne qu’au moment où il se met en colère contre le monde (בעידנא דרתחא).
On comprend par-là, que la faute du veau d’or suscita chez Hachem une très grande colère tant et si bien que ce dernier voulut anéantir tout le peuple d’Israël, y compris ceux qui ne réagir pas face au péché d’idolâtrie.
Bien que la Téfila de Moshé annula ce décret fatidique, Hachem lui déclara (verset 34-chapitre 32) : « וביום פקדי ופקדתי עליהם חטאתם » « Et le jour où je sévirai, je les punirai de leurs péchés ». En d’autres termes, au moment où je me mettrai en colère contre le monde, je risquerai également de rappeler à leurs propos cette faute capitale, et les châtierai pour cela. Hors, à quel moment la colère d’Hachem peut s’enflammer contre les hommes ? Et la Guèmara de Bérakhot (daf 7) de répondre : une Béraïta a été enseigné au nom de Rabbi Meir : « au moment où le soleil brille (c’est-à-dire comme l’explique les commentateurs : à la première partie de la journée) le matin, et où tous les rois païens de l’est et de l’ouest mettent leur couronne sur leur tête et se prosternent devant le soleil en signe d’adoration, immédiatement, Hachem se met en colère.
On comprend alors à travers ce passage de la Guémara, la raison pour laquelle les Bné Israël se levèrent tôt le matin (בבקר בבקר) pour apporter leur Térouma pour le Michkane, sachant en effet que bien que c’était le moment où Hachem pourrait déclencher son courroux contre eux, ils ne les punirait par du fait que leur participation active pour la construction du sanctuaire rachèterait leur faute de passivité devant la Avoda Zara (comme il est dit : « צדקה תציל ממות » la Tsédaka sauve de la mort).